VILLA NOAILLES
RÉHABILITATION DES JARDINS ET PLAN DE GESTION
2015 – En cours
Commandé par le Centre d’art de la villa Noailles
à la demande de Jean-Pierre Blanc
Hyères, Provence-Alpes-Côte d’Azur, France
Conception d’un jardin
1 ha
Notre travail à la Villa Noailles commença par une commande de propositions ponctuelles pour les temps forts qui scandent la programmation annuelle du centre d’art : l’exposition d’architecture, le festival international de la mode et de la photographie et Design parade. Mandatés pour réfléchir plus largement à ces jardins, les interventions poursuivies et complétées par un projet de réhabilitation et un plan de gestion donnent lieu à des reformulations localisées des espaces qui, dans la répétition, transforment progressivement l’ensemble du site.
La méthode est contre-intuitive: invités au départ à répondre à des problématiques évènementielles, nous avons en réalité procédé suivant une modalité temporelle longue, jalonnée de mises en oeuvres successives associées à chaque nouveau temps fort. Du point de vue spatial, plutôt que de proposer une maîtrise d’oeuvre englobante qui venait contraindre l’ensemble du site et du calendrier, en une fois et en préalable, nous avons respecté les temporalités et sectorisations propres au centre d’art et travaillé les différentes chambres de ces jardins de manière radicalement locale.
Cette approche fait écho à ce que nous essayons de développer et de défendre dans l’ensemble de nos projets : une méthode qui affirme la validité d’un travail archi-local, « jardinier » et vernaculaire, et désactive la possibilité d’un fonctionnement par « vision » fulgurante, descendante et immédiate. Cette mise en œuvre anti-systémique résonne avec l’histoire de la construction de la Villa : après une commande des plus laconiques (« une petite maison intéressante à habiter »), l’architecte Mallet-Stevens propose au couple Noailles un premier corps de bâtiment. De nouvelles demandes en nouvelles demandes, au gré des fantaisies et envies d’usages neufs – terrasse ici, appartements là, piscine au-dessus, etc. – des ajouts successifs vont de proche en proche configurer l’ensemble du bâti.
Du fait de l’emprise en coteau, les jardins comme les bâtiments sont segmentés, ce qui permet de travailler de manière sectorielle sans être contraints de découper l’espace dans une configuration arbitraire. Ainsi, les transformations redonnent graduellement forme à l’ensemble du site, dans la recherche d’une logique historique, sans pour autant prendre l’allure d’un chantier permanent ou d’une arlésienne paysagère.
Les transformations, par cellules, procèdent par détonation : une proposition faite pour le temps d’un événement se reformule à l’issue de celui-ci dans un réemploi du corpus végétal et matériel mobilisé, réimplanté de manière pérenne dans le projet.
Index botanique: Amaryllis belladonna, Anthyllis barba-jovis, Atriplex halimus, Capparis spinosa, Commelina diffusa, Ephedra fragilis, Ferula communis, Frankenia laevis, Furcraea Mcdougallii, Hesperaloe parviflora, Hyparrhenia hirta, Iris unguicularis, Lippia nodiflora, Lonicera caprifolium, Pistacia lentiscus, Romneya Coulteri, Scilla peruviana, Tanacetum densum subsp. amanii, Urginea Maritima…